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à son invitation. Il le reçut avec cette politesse aisée, qui dit aux gens : vous me ferez plaisir d’en user de même. Il traita si bien cet honnête fermier, qu’en moins d’une heure qu’ils furent ensemble, il en fit un ami. M. Durand, c’est ainsi qu’il s’appelait, lui vendit trois vaches, deux chèvres, une demi-douzaine de brebis, une coche pleine, les fourrages et grains nécessaires pour nourrir tous ces animaux. Il se faisait un grand plaisir d’offrir à madame Daingreville, à son lever, tous ces nouveaux habitans ; il engagea M. Durand à dîner avec nous. Celui-ci promit de s’y rendre, et nous quitta pour aller vaquer à ses travaux champêtres. St-Julien, (c’est ainsi que je nommerai dorénavant mon frère) était impatient de ce que madame Daingreville tardait tant à paraître ; il faisait un