soir devint fort embarrassant ; Lavalé n’avait qu’un lit qu’il avait partagé avec mon frère ; mais nous étions quatre ; nous décidâmes de passer la nuit : mon frère exigea que madame Bontems et moi nous nous couchassions et que lui et Lavalé passeraient fort bien la nuit sur des fauteuils. Il fallut consentir à cet arrangement. À la pointe du jour, Lavalé fut chercher lui-même notre déjeûner, et nous amena un juif fort honnête homme, qui nous acheta pour mille louis de diamans ; nous lui en vendîmes aussi pour des assignats.
Lavalé nous proposa d’acheter une carte de sûreté à un homme qui montait ordinairement la garde pour lui, et dont le signalement était très-ressemblant avec celui de mon frère ; nous adoptâmes avec empressement ce moyen de quitter la