leur fîmes à tous des présens, qui ne les consolèrent point de notre départ : il fallut que nous les trompassions. Nous partîmes la nuit : nous nous arrêtâmes un jour à Roucheterre, où était toujours le quartier-général. Le neuf thermidor y avait été annoncé par un courrier. Durand et Blançai obtinrent un congé d’un mois, et firent le voyage avec nous.
Nous arrivâmes au bout de cinq jours à J… Nous avions fait tant de diligence, qu’on ne nous attendait que le lendemain.
Nous descendîmes chez notre ami Durand, qui pleura de joie ; il nous précéda chez madame Daingreville. Malgré cette précaution, notre présence fit perdre à mon père l’usage de ses sens ; nos larmes et nos embrassemens le rappelèrent à la vie.
Il y avait déjà huit jours que nous