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la maxime, que les injures ne sont pas des raisons. Je commence par vous déclarer que le sort m’a fait naître dans une caste qui a pour principe d’abhorrer la République ; que la révolution m’a privée de mon état, de ma fortune, et de tous les agrémens qui pourraient faire aimer la vie, quand on est encore dans l’âge où les événemens et les réflexions ne vous ont pas amené à l’apprécier à sa juste valeur : j’ai donc de fortes raisons pour ne pas aimer le régime actuel ; mais l’honneur, qui parle impérativement aux cœurs de tous les Français, me dit que je dois chérir ma patrie, détester ceux qui cherchent à la déchirer, et que mes ancêtres n’avaient acquis cette noblesse, dont ils se targuent, que parce qu’ils avaient servi cette même patrie, en proie aujourd’hui à toutes les factions. Voilà, monsieur, ma profession de foi ; vous