vous eut perdue, et m’aurait ravi le bonheur de vous servir. Je suis Blançai qui, par mon étourderie, accélérai votre départ de chez mon oncle. J’ai quitté il y a deux jours votre frère, qui m’a instruit de tous vos secrets. Le sort m’a beaucoup mieux servi que vous : je suis dans un grade où je dois vous commander, mais je n’exécuterai que vos ordres. Je bénis le destin qui m’a conduit auprès du général ; il est furieux contre votre compagnie, et veut absolument qu’on fasse un exemple terrible de votre insubordination ; Lavalé, sur-tout, excite sa colère. Beaucoup de vos camarades, soit faiblesse ou lâcheté, l’ont accusé de les avoir, pour ainsi dire, forcés à se révolter contre l’autorité du général ; sans les précautions que j’ai prises, son procès eût été terminé aujourd’hui ; et je ne doute
Page:La Femme grenadier.djvu/218
Cette page a été validée par deux contributeurs.