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militaires de son fils, lui ont acquis l’estime de ses chefs et l’amitié de ses camarades : c’est la plus grande consolation qu’un père vertueux puisse recevoir.

Je rougissais de tromper le général ; mais la position de mon père le commandait impérativement. Je courus à l’état-major : j’endoctrinai Durand ; je lui rermis cinquante louis pour faire sa route. Je voulus absolument qu’il prît la poste ; je frissonnais, quand je pensais qu’une heure de retard pouvait compromettre l’existence de mon père. J’allai le trouver ; je lui remis son passe-port, à peine lui donnai-je le tems de me remercier. Il nous serra dans ses bras, sans pouvoir parler. Je le fis monter en voiture avec Durand, et ne respirai que quand je le vis hors du camp.