le voiturier allant à Rennes, et ayant consenti à nous y conduire. Mais le destin ne l’avait pas décidé ainsi. Nous fûmes rencontrés le lendemain par une vingtaine de chouans, qui nous arrêtèrent et nous forcèrent de les suivre : la résistance eût été inutile. On nous mena dans un château, où nous fûmes reçus par des femmes, qui nous accablèrent d’injures, et nous menacèrent de nous faire souffrir tous les maux qu’elles pourraient imaginer. On commença par nous dépouiller de la tête au pied, et l’on nous donna une belouse de toile grise, qui pesait au moins vingt livres. On nous laissa nos assignats, et l’on me prit environ dix louis que j’avais sur moi. Je ne sais comment fit Lavalé, mais il trouva le moyen de soustraire, à leur rapacité, plus de cent louis dont il était porteur.
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