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marche qui avait été observée lors du départ de mon frère ; je la trompai sur le jour de notre séparation ; je redoutais sa douleur, qui aurait inquiété son père et ma tante, surtout dans un moment où rien ne paraissait devoir nous alarmer. Je lui écrivis deux lettres, une ostensible et une pour elle seule : je lui en laissai une pour madame Daingreville.

À deux heures du matin, M. Durand et Lavalé vinrent me prendre ; j’allai au lit de ma Célestine, que je pressai contre mon cœur, en la baignant de mes larmes. Je ne pus me refuser au plaisir d’aller voir ma bonne Dorothée, et je lui dis adieu tout bas, cherchant à m’excuser par cette démarche de l’avoir trompée.

J’ai su depuis que sa douleur avait été si forte à son réveil, quand elle aperçut les lettres que j’avais dépo-