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prendre sur elle de quitter la place avant la fin de la séance ; elle nous en fit d’assez mauvaises excuses, et nous promit de nous joindre bientôt.

Le court espace que nous avions à parcourir avant de rentrer chez Dorimond, et un de ceux qui était secrétaire de l’assemblée, l’ayant abordé, ne me permit pas de lui témoigner toute l’indignation que m’inspirait sa conduite. Je ne connaissais point mon frère, je ne l’avais jamais vu ; mais le respect qu’on nous inspirait, dès l’enfance, pour le chef de notre famille, m’attachait à lui par préjugé, et la raison me disait : c’est le seul protecteur qui te reste. Arrivée chez Dorimond, Dorothée nous plaisanta sur les plaisirs de notre soirée ; un de ses parens (en uniforme national), qui était présent, s’apercevant de la gêne dans laquelle j’étais, la