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qu’on soupçonnait qu’il était prisonnier ; que l’armée ayant reculé de plusieurs lieues, il était possible qu’il fût à l’hôpital, mais qu’on ignorait absolument son sort ainsi que celui de son frère aîné, qui n’avait point quitté M. de Saint-Julien. Cette bataille avait été très-meurtrière ; plusieurs des enfans de la commune avaient péri : il priait qu’on n’en parlât point aux mères de ces infortunés. M. Durand avait fait part de ces tristes nouvelles à madame Daingreville, qui les avait communiquées à Lavalé, ce qui lui avait fait prendre la résolution d’aller à l’armée où servait mon frère, afin de savoir son sort ; s’il était blessé, lui prodiguer ses soins ; s’il était prisonnier, aller partager sa captivité. Dorothée ignorait la résolution de Lavalé ; mais elle savait que Saint-Julien était ou prisonnier, ou mort.