Page:La Femme grenadier.djvu/136

Cette page a été validée par deux contributeurs.

l’orage prêt à fondre sur votre tête. Je suis resté seul en but à la calomnie. Il a été décidé que, comme allié de M. Dorimond, qui avait acheté sa noblesse, j’étais très-suspect à la section ; et, qu’en conséquence, il fallait m’arrêter. Le président m’a fait avertir, et m’a envoyé un passeport pour rejoindre l’armée ; je l’ai fait viser à la municipalité, et j’ai pris la route de la Flandre. J’ai fait vingt lieues de traverse pour venir vous faire mes adieux. Je ne coucherai même pas ici ; je tremble qu’on ne me soupçonne d’y être venu. M. Durand m’attend à la grille du jardin ; il me donne asyle chez lui : j’aurai au moins, pendant quelques jours, le plaisir de vous voir, et de prendre vos ordres pour monsieur votre frère, mon intention étant de l’aller rejoindre.