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jours des raisons à opposer à mes désirs ; je me déterminai, sans rien dire à personne, à écrire à Lavalé, pour l’engager à venir sur-le-champ. Je fis partir le jardinier à la pointe du jour, et lui ordonnai de ne point revenir qu’il ne lui eût parlé, et qu’il n’en eût obtenu une réponse. J’avais défendu expressément qu’on dit à madame Daingreville que le jardinier était allé à Paris. Jamais je ne fus si active pour prévenir ma bonne tante ; chaque chose qu’elle paraissait désirer, j’allais la demander à la jardinière. Dorothée qui était la seule qui fût dans ma confidence, vint m’aider à cueillir les fruits ; personne ne se doutait de l’absence du jardinier. Il arriva comme nous étions à table : rien n’était plaisant comme l’embarras de sa fille, qui se cachait derrière madame Daingreville pour me faire signe. J’étais