Page:La Femme grenadier.djvu/117

Cette page a été validée par deux contributeurs.

femme d’une belle figure, vint louer une petite maison tout près de cette ferme. Elle avait l’air accablé de chagrin, vivait très-retirée, et ne s’occupait que d’élever avec soin un jeune enfant encore à la mamelle ; elle avait acheté une vache, et paraissait très-empruntée pour la soigner. Une des filles de la basse-cour allait souvent lui aider, et nous rapportait qu’elle la trouvait toujours en pleurs ; je soupçonnai qu’elle pouvait avoir quelques besoins, et j’allai la voir. Je la trouvai en effet très-affligée ; je cherchai à gagner sa confiance, et lui offris mes services. Elle me dit qu’elle avait été élevée chez une dame de qualité ; qu’à sa mort elle était restée dans la maison ; qu’elle avait eu le malheur de se laisser séduire par son maître ; qu’elle était restée chez lui jusqu’au moment où elle était