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me dit-il, pour l’engager à partir ; il sera bien moins exposé à l’armée, qu’en restant auprès de vous, où, d’un moment à l’autre, il serait arrêté. Enfin, M. Durand me donna tant de bonnes raisons pour justifier le départ de mon frère, et m’inspira tant de frayeur de son séjour auprès de moi, qu’il me fit consentir à notre séparation. Il me reconduisit chez moi, et conseilla à St-Julien de partir avec les jeunes gens du village, qui étaient au nombre de vingt. Saint-Julien, qui n’était pas très-fâché de suivre le métier des armes, y consentit. Dès le lendemain on fit venir un tailleur ; mon frère habilla tous ses camarades, qui le nommèrent leur capitaine, Dorimond et Lavalé qui pensaient bien que ce départ me serait très-sensible, hâtèrent leurs affaires, et vinrent nous rejoindre ; ils arrivè-