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CHAPITRE IX.
L’horizon politique se noircissait
tous les jours : nous ne nous en
doutions pas ; mais nos amis veillaient pour nous. La loi qui forçait
les jeunes gens depuis dix-huit
ans jusqu’à vingt-cinq, d’aller aux
frontières, vint frapper mon frère.
Je voulais qu’il se cachât ; qu’il mît
un homme à sa place, qu’il payât
une grosse somme. J’abjurai toute
fierté : j’allai trouver M. Durand, je
le priai de dispenser mon frère : ce
brave homme était accablé de chagrin :
ses deux fils étaient de la réquisition.
Il oublia sa douleur, pour
tâcher de calmer la mienne. Dans
mon désespoir, je lui dis qui nous
étions, et combien mon frère courait
de dangers : c’est une raison de plus,