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lettres.

il faut ou venir, ou renoncer à mon amitié, à celle de Madame de Chaulnes et à celle de madame de Lavardin : nous ne voulons point d’une amie qui veut vieillir et mourir par sa faute ; il y a de la misère et de la pauvreté à votre conduite ; il faut venir dès qu’il fera beau.




LETTRE X.
Paris, 20 septembre 1690.

Vous avez reçu ma réponse avant que j’aie reçu votre lettre. Vous aurez vu, par celle de madame de Lavardin et par la mienne, que nous voulions vous faire aller en Provence, puisque vous ne veniez point à Paris. C’est tout ce qu’il y a de meilleur à faire : le soleil est plus beau, vous aurez compagnie ; je dis même, séparée de madame de Grignan, qui n’est pas peu ; un gros château, bien des gens ; enfin, c’est vivre que d’être là. Je loue extrêmement monsieur votre fils de consentir à vous perdre pour votre intérêt ; si j’étais en train d’écrire, je lui en ferais des compliments : partez tout le plutôt qu’il vous sera possible ; mandez-nous par quelles villes vous passerez, et à-peu-près le temps ; vous y trouverez de nos lettres. Je suis dans des vapeurs les plus tristes et les plus cruelles où l’on puisse être ; il n’y a qu’à souffrir, quand c’est la volonté de Dieu.

C’est du meilleur de mon cœur que j’approuve votre voyage de Provence ; je vous le dis sans flatterie, et