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vous trouvez, cela fait exception à la loi. » Au bout d’une demi-heure l’abbé revint avec la certitude d’une chambre dans une maison bourgeoise. L’abbé français se chargea de faire transporter mes effets qui étaient restés à l’auberge. Je remerciai le doyen du service qu’il venait de me rendre, et il me continua son intérêt ; je le voyais une fois la semaine. J’étais logée auprès du comte et de la comtesse de Winssenwolf ; je fus les voir, je me liai avec eux. La comtesse me présenta dans les maisons de la noblesse ; j’en fus bien accueillie. Il n’y avait de familles françaises que Mmes de Laugier, le marquis et la marquise de Rancy. Cette dernière était une jeune femme de dix-neuf ans, mariée à quinze ans ; elle était d’une beauté parfaite et on pouvait l’appeler avec raison belle et bonne. Mme de Laugier était une femme gaie, mais d’un mauvais ton. Sa belle-sœur, Mlle de Laugier, était un peu caustique, avait de l’esprit et de l’instruction. Cette petite colonie se réunissait tous les soirs, tantôt chez l’un, tantôt chez l’autre. La comtesse de Caraccioli qui avait un assez grand logement me proposa une chambre chez elle, mais non meublée. Je l’acceptai. Elle était locataire du comte de Grundmann, qui voulait absolument que je vinsse dîner chez lui tous les jours. Il me dit : «