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mais je ne pus la garder longtemps. Mon isolement me peinait, et un soir que j’avais chez moi quelques ecclésiastiques du diocèse de Nancy, je leur dis : « Je voudrais bien trouver un couvent où les religieuses parlassent français. Je ne dois pas sans doute en trouver un tel que je le demande dans toute la Bavière. » Un abbé me dit : « Vous vous trompez, Madame, à une lieue de là, à Nymphenbourg, il y a un couvent qu’on appelle les Dames de la congrégation de Notre-Dame. Le fondateur de cet ordre est un prêtre français et par les statuts de cette fondation il est exigé que l’on doit y parler français pour être reçue. Les exercices doivent s’y faire dans cette langue. » Que je fus heureuse d’avoir trouvé ce que je désirais depuis si longtemps. On me dit qu’il fallait m’adresser à un évêque qui était attaché à l’ordre de Malte. Je lui écrivis dès le lendemain. Il vint me faire réponse lui-même et se chargea de parler à l’archevêque pour le faire agir auprès des religieuses, qui firent un refus formel. L’archevêque me le fit dire ; je fus chez lui avec l’évêque. Il me reçut avec la plus extrême politesse et m’engagea d’aller moi-même décider les bonnes religieuses. Je me rendis aussitôt. Des si, des mais étaient leurs réponses. « Il n’y avait pas de logement », disaient-elles.