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aux miennes. Cette femme intéressante avait aussi un vif chagrin, et sa franchise avec moi m’en avait rendue dépositaire. Je ne l’ai plus revue, la mort impitoyable a tranché ses jours, elle est morte d’une maladie de poitrine.

Les Français menaçaient toujours ; je partis de Francfort. Il y avait avec moi dans cette diligence deux jeunes femmes qui se donnaient pour des comtesses de Brabant, et un jeune homme qui me parut être un émigré. Je ne fus pas longtemps à m’apercevoir que ces deux dames n’étaient autres que deux filles, qui avaient trompé Mme de Vrintz ; car elle m’en avait parlé comme de dames de qualité et de société agréable pour moi dans mon voyage. Arrivée à Wurtzbourg, il me fallut chercher longtemps pour y trouver un logement ; je trouvai enfin une chambre. La ville était pleine de gens qui fuyaient les Français. Je fus au bureau de la diligence ; les places étaient retenues pour plus de huit jours. Les nouvelles étaient effrayantes ; nous voyions arriver les bagages de l’armée autrichienne. J’écrivis à la baronne de Vrintz, je n’en eus pas de réponse, elle ne reçut jamais ma lettre. Elle me croyait partie de Wurtzbourg.

Je retrouvai dans cette ville la baronne de