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1795

Nous restâmes une partie de l’hiver dans ce logement étroit. J’en trouvai un autre plus spacieux, je le pris. Bien m’en valut ; car peu de temps après, mon fidèle Saint-Jean prit une maladie épidémique qui faisait des ravages affreux parmi le peuple et les Saxons en garnison dans cette ville. Chaque jour, nous voyions passer des enterrements. Je jugeai avec raison que les médecins n’entendaient rien à cette maladie, et je dis à Saint-Jean : « Voulez-vous vous laisser conduire par moi ? » Il le voulut bien ; je le traitai donc et avec succès. Une diète rigoureuse, une tisane abondante, où il y avait toujours de la crème de tartre, de légères médecines à propos ; enfin, je le tirai d’affaire. La fièvre cessa au bout de huit à neuf jours. Il sentit alors toute sa faiblesse et se crut bien plus malade. Pour le rassurer, je fis venir un médecin, qui lui dit qu’il