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défense n’est que pour la ville, et nous vous promettons notre protection pour n’être pas inquiétés ailleurs. Vous pouvez rester à votre auberge tout le temps de vos recherches. » On m’indiqua plusieurs villages. J’envoyai Saint-Jean partout, mais nulle part il ne put trouver un logement. Nous étions six et il fallait plus d’une chambre.

Enfin on nous parla d’une petite ville nommée Seligenstadt à quatre lieues de là, dépendante de l’électorat de Mayence. Saint-Jean y fut aussitôt et il revint avec l’assurance que nous y serions reçus et y avait vu un logement. Notre dépense à l’auberge ne pouvait qu’être forte, malgré que nous nous réduisions au simple nécessaire. Décidés donc à aller à Seligenstadt, nous fûmes faire nos adieux au prince et à la princesse. Ils parurent affectés de notre départ, ainsi que la bonne, l’intéressante princesse de Reuss. On aurait bien désiré que nous puissions rester dans la principauté. On me dit que je serais bien mal où je voulais aller. Je louai un chariot pour nous y transporter. Lorsque je voulus payer mon hôte, il me dit que je ne devais rien et ne voulut jamais me dire qui avait payé notre dépense. Je le devinai et je fus trouver la princesse de Reuss. Je lui fis mes remerciements, et