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ferait pour moi tout ce qui lui serait possible. Dans le même moment entra le prince. Après avoir fait les premiers compliments, je lui dis que je venais à Offenbach pour me mettre avec ma famille sous sa protection, que j’avais lieu d’espérer qu’il m’accorderait la permission de venir dans sa ville, connaissant tout l’intérêt qu’il portait aux Français malheureux : « Ah ! me dit-il, je ne puis suivre les mouvements de mon cœur ; il y a quatre jours que j’ai été contraint de signer un ordre qui est contre vous, et je ne suis pas le maître d’y faire des exceptions. Croyez, Madame, que mon cœur saigne d’être obligé de vous donner un refus. » Il sortit ; je restai encore quelques moments avec la princesse de Reuss, qui me promit de nouveau de parler pour moi. Je fus chez la princesse d’Ysembourg, qui me reçut de la manière la plus aimable et qui finit par me dire : « Venez toujours, vous vous établirez à l’auberge, on ne peut s’y opposer et nous verrons aux moyens à prendre pour obtenir de vous fixer ici. » Je retournai à Francfort et le lendemain je vins à Offenbach avec ma famille. Je renouvelai la demande d’y rester, mais sans succès ; la régence du prince était inflexible. Le prince et la princesse me dirent : « Cherchez une demeure dans la principauté ; la