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Dès le mois de septembre, le monde commençait à s’éclaircir, je restai encore assez de temps après. J’avais même envie d’y passer l’hiver. La baronne de Schenkern qui demeurait à Coblentz et qui était venue aux eaux, combattit mon projet et m’offrit de me donner un appartement chez elle, me fit envisager combien je serais tristement dans cette solitude, livrée à toutes mes idées noires.

Nous étions alors dans une nouvelle anxiété au sujet de notre reine. On lui faisait son procès et d’après ce qui s’était passé pour notre roi, nos craintes étaient extrêmes. Hélas ! elle fut aussi une victime de ces monstres qui s’étaient emparé du pouvoir. Nous eûmes à la pleurer avec autant d’amertume. Tous ces tristes événements me firent prendre le parti de revenir en ville. La société devenait nécessaire dans un moment où les événements étaient si déplorables.

Je revins donc à Coblentz à la fin d’octobre et je pris le logement que m’offrait la baronne. Il était au rez-de-chaussée sur une place. Une grande chambre et une petite étaient tout notre avoir. Nous étions mal, mais comme nos fonds baissaient considérablement, il fallait aussi baisser de ton en tous genres. La baronne était une excellente femme, elle avait le défaut de boire