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laisse inconsolable. Ce n’est pas seulement de ceux de ces amis que je veux parler, quand je dis que les regrets sont unanimes. Sa mort doit être considérée comme un deuil public.

« Obéissant au sentiment de l’honneur et du devoir, il laisse dans des angoisses mortelles les êtres qui lui sont les plus chers au monde ; prêt au sacrifice de sa vie pour sauver la France, quand la paix le ramène dans ses foyers, que ses blessures sont à peine fermées, il consacre le reste de sa vie à des travaux du plus grand intérêt pour sa province. Si donc, dans la république romaine, on disait des héros qui ne quittaient le champ de bataille que pour labourer la terre avec le soc de la charrue : Ils ont servi l’État ense et aratro ; ne peut-on pas dire du comte de La Boutetière : Il a servi son pays ense et calamo ?

« Louis de Kerjean. »

Le petit-fils, en préparant ces Mémoires pour l’impression, avait respecté le style parfois incorrect du récit de son aïeule. Il avait voulu lui laisser même ses imperfections, lui conservant ainsi un caractère plus frappant de sincérité.