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traversant d’horribles pays, d’horribles chemins, crevant de faim comme au temps d’autrefois où l’on faisait tout à marches forcées. » Puis, comme il avait été porté pour colonel à Saint-Sébastien, il ajoutait dans la même lettre : « Je ne sais si la proposition ira plus loin. Le temps présent, pour les faveurs, ressemble aux autres : c’est où est le chef suprême qu’il faut être. »

Cette fois, il n’en fut pas de même pour lui, car, le 1er novembre 1823, il était nommé colonel du 19e régiment d’infanterie légère à Barcelone, et, peu après, chevalier de 2e classe de l’Ordre royal et militaire de Saint-Ferdinand d’Espagne.

Le 19e léger passa l’année 1824 à l’armée d’occupation en Catalogne, où il fut compris dans la brigade Rapatel.

Rentré en France, mon père put effectuer un projet caressé depuis longtemps, en épousant ma mère, le 2 mai 1825. Dès lors, la fortune parut enfin sourire pleinement à sa laborieuse carrière. Des inspections, chaque année favorables, lui permettaient d’espérer le grade d’officier général lorsque la Révolution, qui avait si fort éprouvé son enfance, vint de nouveau l’atteindre au milieu de sa maturité. Je veux