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partir successivement pour l’armée du prince Eugène. Le sien la rejoignit enfin sur l’Adige, au mois de novembre. Le 26 du mois suivant, sa mère écrivait : « J’ai reçu une lettre de mon fils, du 2 décembre ; il était en pleine activité et chaque jour il fallait se battre. Une seconde lettre, peu de jours après, m’apprend qu’ils se retirent n’ayant pas assez de force pour se reporter en avant. Il écrit de Forli ; il ne doit plus y être actuellement. Où sera-t-il ? Il est accablé de fatigue. » Elle ne se doutait pas que la veille même du jour où elle écrivait ses lignes son fils avait couru le plus grand des dangers auxquels il échappa pendant cette campagne. Le 25, un bataillon du 53e de ligne et le 5e du 1er étranger, qui se trouvaient à Forli avec deux canons, furent attaqués par le général Nugent avec des forces très supérieures. Ces deux bataillons furent presqu’entièrement détruits. Je me rappelle avoir ouï dire à mon père que, tant par suite du feu que de la désertion, ils n’avaient été que sept dans ce dernier bataillon à rentrer dans les lignes françaises. Peu après, à la suite de la bataille du Mincio, il passa, le 12 février, avec son avant-garde, au 101e de ligne. Puis, au bout de quelques jours, s’était fait remarquer au combat de Salo, où son capitaine, ayant eu le