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comte d’Autichamp, où Louis servit jusqu’à la pacification, en mars 1800[1].

Jusqu’à la mort de mon grand-père, qui ne pouvait admettre l’idée de servir un régime qui lui avait fait tant de mal, on ne pensa à rien, mais après sa mort il fallut bien se rendre compte de la situation. On était à peu près libéré, grâce aux plus grands sacrifices. Les deux métairies de la Boutetière et la borderie de Saint-


  1. Dépêche de l’Évêque de Nancy à M. le comte de Saint-Priest.

    Vienne, 15 février 1800.

    … On se bat dans plusieurs parties des départements de l’Ouest. Dieu veuille protéger et y rendre vainqueurs les royalistes ! Outre l’intérêt que j’ai avec tout bon français au succès de cette guerre, j’y ai encore depuis deux mois un intérêt particulier. Le jeune comte de Saint-Mars, mon neveu, après avoir sollicité pendant plusieurs mois avec la plus vive ardeur d’être envoyé à la Vendée, l’a enfin obtenu de Monsieur, qui daigne l’honorer de ses bontés. Ce jeune homme, âgé de dix-sept ans, est parti de Londres pour aller s’embarquer, avec un zèle et une joie me mande-t-on, bien rares à trouver. Il est débarqué le 23 décembre à la côte de Bretagne, dans le Morbihan ; à Sarzo, lieu de son débarquement, il a trouvé une garnison de bons royalistes. Il m’a mandé que tout le Morbihan obéissait au général Georges, en qui l’on avait la plus grande confiance ; que son armée était forte de 30,000 hommes bien armés et bien payés. C’est de ce côté que se dirigera le fort de la guerre. Les nouvelles d’Angleterre annoncent des préparatifs sérieux pour une descente prochaine sur les côtes de l’Ouest. Il est bien à désirer que l’on y transporte le plus tôt possible des troupes auxiliaires.

    (Registre de correspondance de l’année 1800, p. 37. Affaires du roi Louis XVIII à la cour de Vienne, par le ministère de Mgr A.-L.-H. de La Fare.)