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le Journal de Nantes, dont le rédacteur était un fougueux patriote. Cette femme entra dans une colère affreuse ; je rentrai vite dans ma chambre. Elle nous donna un mauvais souper, de mauvais lits et nous fit payer fort cher. Si elle avait su que j’étais la sœur de son ancien évêque, je crois qu’elle m’aurait fait un mauvais parti ; je recommandai à mon domestique de ne pas le dire.

Nous fûmes de bonne heure à Nancy. J’envoyai prier un curé de Nancy, que je connaissais depuis Lintz, de venir me voir. Il me chercha une voiture pour me rendre à Paris. Un brave homme devait conduire des officiers français, les places de la diligence étant prises. Il nous donna une voiture particulière et qui devait suivre celle des officiers. Cela nous fit un peu de peine ; cette société nous parut mauvaise, et devant nous arrêter aux mêmes dînées, aux mêmes couchées, les désagréments se présentaient en foule sous nos pas. Mais nous avions tort de craindre ; ils furent très honnêtes. Il y avait aussi un comte polonais, qui était très aimable et qui chaque soir nous donnait une petite comédie. Vous devez vous rappeler, mes enfants, des autres personnages. Comme notre conducteur cherchait à éviter les barrières, nous passions par des chemins affreux et nos auberges étaient mauvaises.