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quatrième. On brisa tout chez lui, et dans la rage où était le peuple il aurait été certainement massacré, si on l’avait trouvé. Il avait de son balcon injurié ce bon peuple et il allait tirer sur lui si on ne l’avait pas arrêté. Les portes de la ville furent fermées ; le commandant de la ville vint avec un fort détachement, enjoignit au peuple de se retirer. On établit une forte garde autour de l’hôtel de l’ambassadeur, qui fit sortir un de ses aides de camp par une porte de derrière, avec une lettre pour l’empereur à qui il faisait l’humble prière de le laisser sortir de Vienne et de lui donner une escorte. On répondit que ce serait accordé. En effet, le lendemain, avant le jour, on le fit sortir. On laissa encore après lui les portes fermées. Mon domestique qui allait tous les matins en ville pour faire nos provisions du jour fut bien étonné, ainsi que d’autres, de trouver les portes fermées. Lui et les autres revinrent tout effrayés. Il était bien étrange que, l’événement passé en ville, il n’en avait transpiré rien dans notre faubourg. Les portes furent ouvertes vers midi. Le peuple vomissait contre les Français mille imprécations ; des gens qui passaient sous ma fenêtre disaient : « Il faut les exterminer ces vilains Français, il n’y en a pas un de bon. » Je me gardai bien de sortir de chez