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La farce.

Soit.Un dernier petit détail —
Pour vous épargner le travail
Dont le plus érudit s’effraye :
— Alors, le sou, noble monnaie,
Qu’on fit bien déchoir de son rang,
Valait ce que vaut notre franc ;
Pour reçu d’or, valeur courante,
Il en fallait aligner trente.
Cela dit, suivez jusqu’au bout,
Et, s’il se peut, prenez en goût
Notre farce. Dans la lumière
De sa naïveté première
On veut la remettre aujourd’hui.
Plus rien ne lui viendra d’autrui.
On la verra comme elle est née.
Sa robe un peu vieille et fanée
Avait perdu de ses couleurs,
On en a ravivé les fleurs,
Mais d’une main tendre, discrète.
Pour quelques mots qui sont partis
S’il en est d’autres qu’on lui prête
Ils sont de leur mieux assortis.
En s’ingéniant pour la rendre
Telle que jadis elle a plu,
Il fallait la faire comprendre :
C’est tout ce que l’on a voulu.
La voici donc, je vous le jure,
En l’état de simple nature,
Sans oripeaux, sans falbalas,