Page:La Farce de Maître Pathelin, traduction Fournier, 1872.djvu/160

Cette page a été validée par deux contributeurs.

(Entendez-vous ?) quand on le sçait.
Or, j’ay esté prins sur le faict :
Je ne le puis jamais nier.
Si vous voudroye bien prier
(Pour du mien, j’ay assez finance)
Que nous deux luy baillons l’avance.
Je sçay bien qu’il a bonne cause ;
Mais vous trouverez bien tel clause,
Se voulez, qu’il l’aura mauvaise.

Pathelin.

Par ta foy, seras-tu bien aise ?
Que donras-tu, si je renverse
Le droit de ta partie adverse,
Et si je t’en envoye absoulz ?

Le Bergier.

Je ne vous payeray point en soulz,
Mais en bel or à la couronne.

Pathelin.

Donc auras-tu ta cause bonne.
Et, fust-elle la moytié pire,
Tant mieulx vault, et plustost l’empire,
Quand je veulx mon sens aplicquer.
Que tu m’orras bien descliquer,
Quand il aura fait sa demande !
Or, vien çà : et je te demande,