Page:La Farce de Maître Pathelin, traduction Fournier, 1872.djvu/152

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Tu me rendras, quoy qu’il advienne.
Six aulnes… dis-je, l’assommaige
De mes bestes et le dommaige
Que tu m’as faict depuis dix ans.

Le Bergier.

Ne croyez pas les mesdisans.
Mon bon seigneur, car, par ceste ame…

Le Drappier.

Et, par la Dame que l’en reclame !
Tu rendras, avant samedy,
Mes six aulnes de drap… Je dy
Ce que tu as prins sur mes bestes.

Le Bergier.

Quel drap ? Ah ! mon seigneur, vous estes,
Ce croy, courroucé d’autre chose.
Par sainct Leu ! mon maistre, je n’ose
Rien dire quand je vous regarde.

Le Drappier.

Laisse m’en paix, va t’en, et garde
Ta journée, se bon te semble !

Le Bergier.

Mon seigneur, accordons ensemble,
Pour Dieu ! que je ne plaide point.