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ABRIL. Eust. des Ch. Poës. MSS. fol. 561, col. 2. — G. Machaut, fol. 230, R° col. 3.

ABRIS. Nouv. Cout. gén. T. I, p. 790, col. 2.

ABRIT. Rabelais, T. II, p. 271.

ARBRI. Modus et Racio, MS. fol. 168, R°.

Abrider

verbe. Attacher avec la bride.

On lit, au sujet de l'exercice militaire, et spécialement de celui de la Gendarmerie, qu'il faut " accoustumer les Archiers à descendre de pié et tirer de l'arc, en les faisant apprendre la manière d'ataichier et abrider leurs chevaux ensemble, et les faire marcher après eux de front derrière leur dos, en attachant les chevaux de trois Archiers abridez aux cornets de l'areson de la selle, derrière le cheval du Paige à l'homme d'armes à qui ils sont. " (Milice Fr. du P. Daniel, T. I, p. 378.)

Abriement

subst. masc. Maison, logement. Mot formé d'Abri ci-dessus.

Hostel n'i a, tant fort se tiengne, Qui briement cendre ne deviengne : N'i lesse un seul abriement, Tourelle, n'édifiement, etc.

G. Guiart, MS. fol. 40. V°.

Abrier

verbe. Mettre à l'abri. Couvrir. Protéger, défendre.

S'abrier, dans le sens propre, signifie se mettre à couvert sous un arbre. (Cotgr. Dict. — Voy. ABRI ci-dessus.) Par extension, se retirer dans un lieu.

... vindrent onques en Zelande, O lonc tens se sont abriez.

G. Guiart, MS. fol. 322, V°.

Pasquier, dans ses Lett. T. II, p. 378, reproche à Montaigne le trop fréquent usage de ce mot.

On dit encore en Normandie abrier, dans la signification de couvrir ; cette acception, plus générique que la première, est employée figurément dans cette expression abrier de mort, comme si l'on disoit couvrir du voile de la mort.

Ses plaies de mort l'abrierent.

G. Guiart, MS. fol. 233, R°.

(Voy. ibid. fol. 114, V°.) Borel, dans son Dict. au mot Emberguer, explique abriga par couvrir. Cette orthographe est Languedocienne.

Enfin abrier, mettre à l'abri, pris figurément, a signifié défendre, protéger. (Cotg. Dict.)

VARIANTES :

ABRIER. Essais de Montaigne, T. III, p. 478 et passim.

ABRIGA. Borel, Dict. au mot Emberguer.

EMBERGUER. Borel, Dict.

HABRIZER. Cotgr. Dict.

Abrier

subst. masc. Arbre de pressoir. Partie d'une arbalête.

Ce mot formé d'ABRE, arbre, signifioit au premier sens, l'arbre d'un pressoir.

Plus la vendange ne geint Sous l'abrier qui de sa charge Criant enroué l'estreint.

Oeuv. de Baïf, fol. 76, R°.

Dans le second sens, c'étoit le baston, le manche ou chevalet d'une arbalête. On peut en voir la flgure dans la Milice Fr. du P. Daniel, T. I, liv. VI, chap. IV, p. 422.

Ces deux acceptions, qui paroissent être propres à ce mot, lui sont communes avec ABRE ci-dessus.

VARIANTES :

ABRIER. Nicot et Monet. Dict.

ARBRIER. Nicot, Dict.

AUBRIER. Monet, Dict.

Abrifol

subst. masc. Le voile que l'on met sur la tête des gens que l'on marie.

On a dit en parlant de Mme de Beaufort qui vouloit épouser Henri IV.... " Elle entama un propos de Bâtards, et dit qu'il n'y avoit rien si aisé que de les rendre légitimes, et qu'il ne les falloit que mettre sous l'abrifol. " (Memoires de Villeroy. T. V, p. 95.)

L'étymologie de ce mot composé est aisée à saisir : il vient d'ABRIER, couvrir. (Voy. ce verbe ci-dessus.)

Abrisel

subst. masc. Arbrisseau.

Nous pourrions encore faire valoir l'ancienneté de l'orthographe Abrisel, pour appuyer notre conjecture sur l'étymologie d'ABRI ci-dessus.

Je l'assis lès l'abrisel, Si le vauc baisier.

Anc. Poës. Fr. MS. du Vatic. n° 1490, fol. 112, V° col. 2.

Je m'irai soef dormir souz l'arbroisel.

Anc. Poët. Fr. MSS. avant 1300, T. IV, p. 1431.

(Voy. ARBRET et ARBRISELET ci-après.)

VARIANTES :

ABRISEL. Anc. Poës. Fr. MS. du Vat. n° 1490, fol. 112, V°. col. 2.

ABRYNCEAU. Pièce à la suite de Villon, p. 62.

ARBRESSAULX. (Plur.) Molines, p. 77.

ARBROISEL. Anc. Poët. Fr. MSS. avant 1300, T. IV, p. 1431.

ARBROISSIAUS. (Plur.) Du Cange, Gloss. lat. au mot Armatura

AUBRISSEL. Robins du Chastel, anc. Poët. Fr. MSS. avant 1300, T. I, p. 48.

Abrogeur

subst. mase. Qui abroge.

(Oudin, Dict.)

Abroncher (s'), verbe. Se courber en devant.

Le même qu'embroncher ci-après.

" Luy donne tel coup d'espée qu'il s'aherdist à l'arson de la selle, et là s'abroncha, etc. " (Percef. Vol. I, fol. 142, R°. col. 1.)

Abrone

subst. fém. Aurone.

Plante médicinale. (Voy. Gloss. Gal. Lat. MS. de la Bibl. du Roi, n° 7684, cité par D. Carpentier, suppl. au Gloss. de Du C. au mot Abrotanum.)

Abroullé

partic. Obscurci, offusqué.

Proprement Brouillé.

Tant est Titan de broullas abroullé.

Molinet, p. 136.

(Voy. BROUILLER ci-après.)

(1) brièvement. — (2) gémit.