et les ruoient jus. » (Froiss. X, 377.)] - « Esquels fiefs, selon la grandeur d’iceux, aura un pas ou deux, ou plus selon l’advis de ses seigneurs, pour amener par les dits pas leurs fruicts, et non par ailleurs sur peine de l’amende. » (C. G. II, p. 652.) - 5o [Situation périlleuse : « A celle fois ichi, li Englès nous rueront jus ou nous les meterons en ce pas. » (Froiss. IX, 302.)] - 6o Article, point : « Estoit au dernier pas de sa mortelle vie. » (Contes de la reine de Navarre, II, 448.)
Sur ce pas cy est à noter. (Vig. de Ch. VII, t. II, 181.)
Il est temps de clorre le pas. (Du Bell. f. 20.)
« Je m’en vais clore le pas par un verset ancien que je trouve singulierement beau à ce propos.... mores cuique sui fingunt fortunam. » (Ess. de Mont. I, p. 458.) - 7o Pas d’armes, « lieux que l’on entreprenoit de defendre : ainsi à ces festes d’armes il y avoit ceux de dedans et de dehors ; c’est à dire, tenans et assaillans avec double prix, l’un pour ceux de dedans et l’autre pour ceux de dehors. » (Le P. Menestrier, de la Cheval. p. 233.) - [« En venant de Lyon, de veoir tenir le pas, Je rencontroy troys dames qui dansoyent braz à braz. » (Chans. du XVe siècle, p. 85, pièce LXXXVIII.)] - 8o En termes de vénerie, le pas étoit une partie du lièvre : « Li piqueur sonnera toujours comme dessus en frottant ses chiens avec la main, leur monstrant le lievre en disant, va le mort ; puis le prendra et l’ouvrira, apres le despouillera devant eux en luy ostant le pas, le poulmon et la peau, lesquels il encruchera en quelque arbre, de peur que les chiens en mangent. » (Fouilloux, Vén. f. 69.) - 9o [Le substantif pas a été pris pour renforcer la négation, comme point, mie, goutte, brin ; dans Adam, p. 34, XIIe siècle, le substantif a encore tout son sens : « Mun defens un pas ne gardas ; delivrement le trespassas. » - « Ne l’ devez pas blasmer. » (Rol. v. 681.) - « Cil m’ont mort deservie, à ce pas ne pensons. » (Berte, c. 77.) Voir Sweighæuser, de la Négation dans les langues romanes, p. 84.] Voy. Rob. Estienne, Gram. franç. p. 127, et Balzac, Socrate chrétien, t. II, p. 263, où l’on trouve une distinction trop subtile entre pas et point. - « Pas guere, » peu. (Monstr. I, f. 98.) - « Pas rien, » rien, (Contes de Chol. f. 214.) - « Et si pas point de lieu, » en aucun lieu. (Chasse de Gast. Phéb.)
Expressions : 1o « En es le pas, es le pas, » incontinent, sur-le-champ :
Quant Dagobiers d’Esclavonie
Fu revenus de sa mesnie,
Si donna il en es le pas
A Sigebert son fil de bas
Austric, c’on dit Osterike. (Mousk. p. 41.)
Se li faus ont mesestance,
Trové sont en es le pas
Et se on lor fait pitance
Il ne font el ke lor gas. (Poët. av. 1300, t. II, p. 928.)
.... Baisier voel ses piés en es le pas
Et puis après sa bouce à mon vouloir,
Et son beau cors c’on ne tient mie à voir
Et ses beaux iex et sa face
Et son chief blont qui le fin or efface. (Ch. de Thib. 62.)
A tapiné sont, es le pas
Vinrent au roy sans nule atente. (Mousk. p. 28.)
2o « Par après pas, » ensuite, après. (Chron. de Nangis, an. 1302.) - 3o « Pas apres l’autre, » pas à pas. (Percef. IV, p. 4.) - 4o « Pas por pas, » pas à pas :
Pas por pas est avant venuz. (Fabl. S. G. f. 20.)
Chascun te suit et te quiert pas pour pas. (Desch. f. 103.)
5o « Plus que le pas, plus tost que le pas, » plus vite que le pas. (Desch. f. 439.) - 6o « Ne plain pas, ne plain pié, » ni l’espace du pas, ni l’espace d’un pied, rien du tout :
Li rois li vout donner du regne la moitié,
Rou nel vout mie prendre, ainz li a tout laissié :
Ja n’en aurai, dist il, ne plain pas, ne plain pié. (Rou, 36.)
7o « Reduire au petit pas, » réduire au petit pied : « Le pape Alexandre commença de plein abord à exterminer en la Romagne, et ès terres du patrimoine de S. Pierre tous les petits seigneurs particuliers et tyrans qui pilloient et ruinoient tous leurs pauvres peuples et sujets par une infinités de concussions, rançonnemens et pilleries, de sorte qu’enfin il les mena si bien et si beau, qu’il les reduisit au petit pas. » (Brant. Cap. estr. II, p. 218.) - 8o « Ceder le pas devant, » céder le pas. (Agesilas, trag. de P. Corn. act. I, SC. I.) - 9o « Si tost que les Anglois les apperceurent, ils se remirent tous ensemble, et ne monstrerent point de semblant d’effroy ; et chevaucherent le bon pas. » (Froiss. liv. II, p. 158.) - 10o « Aller tout le pas, » aller très vite. (Path. Test. p. 115.) - 11o « Marcher au pas de la pique, » marcher à pas lents : « L’armée du duc de Mayenne estoit composée de nations differentes chargées de bagages et de gens qui ne marchoient qu’au pas de la pique et à petites journées. » (Mém. d’Angoul. p. 60.) - 12o « Passer le bon pas, » aller très vite, courir. (Froiss. II, p. 111.) - 13o « Passer le pas, » mourir. (Molinet, p. 89.) - [« Il fust bon que je m’en alasse Avant qu’il eust passé le pas. » (Patelin.)] - 14o « Ouvrir le pas, » commencer. (Amant ressusc. p. 186.) - 15o « Pas d’asne, » pièces de la garde en forme d’anneau, allant des quillons à la lame, dans les épées du XVIe siècle : « Espée commune et portative, tant à pié qu’à cheval, la garde d’icelle faitte à une croisée et à pas d’asne. » (La Colomb. Théât. d’honn. II, p. 432.) - 16o « Pas simple, » terme de danse. (J. Marot, p. 247.) - 17o « Le vent de pas, » espèce de vent très fréquent dans le Languedoc. (Voy. Mém. sur l’hist. du Languedoc, par M. Astruc, indiqué dans le journ. de Trévoux, décembre 1737, p. 2225.) - 18o « Il aimoit aussi fort l’exercice des chevaux et à les picquer ; et ceux qui alloient plus haut, c’estoient ses favoris, comme j’ay veu le morel qui alloit fort bien deux pas et un saut et d’un très haut et bel air. » (Brant. Cap. fr. IV, p. 26.) Terme de manège. - 19o « Un delinquant accusé et mis en cause par devant les dits eschevins, doit estre condamné aux prochains plaids après, que l’on nomme les plaids du pas juré qui sont trois en l’an, ou sinon le dit accusé requiert
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