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sions ; le ménagement dont il use envers les deux partis ; son attention à ne rien laisser échapper d’injurieux contre Favel, Calvin, Viret, Béze & autres fameux Ministres ; non plus que contre les Docteurs le’Picart, de Mouchy, de Sainctes, & leurs adversaires, peuvent en effet confirmer le sentiment de Ménage & de ceux qui l’ont suivi. Voilà tout ce qu’on a pu découvrir touchant La Croix du Maine.

Antoine du Verdier, Sieur de Vauprivas, Gentilhomme, naquit à Montbrison le 11 Novembre 1544. Son nom de famille étoit Verd, comme l’établissent plusieurs actes publics, où il est nommé Antoine Verd du Verdier. Il prit son surnom, d’une maison qu’il possédoit à Vauprivas. Indépendamment de ses charges & qualités, rapportées dans La Croix du Maine, Antoine du Verdier étoit Gentilhomme ordinaire de la maison du Roi. La fortune considérable dont il jouissoit, lui fournit les moyens de satisfaire son goût pour les livres, & de former la plus riche Bibliothèque qu’on pût avoir alors, composée de livres tant imprimés que manuscrits, Grecs, Latins, François, Espagnols & Italiens. Il les communiquoit volontiers aux Gens de Lettres, & souvent même il leur donnoit ceux dont ils pouvoient avoir besoin. C’est ainsi qu’il fit présent du Manuscrit de Polybe à Casaubon, qui l’avoir prié, par la lettre du 28 Août 1596, de le lui prêter seulement. Joseph Scaliger profita de la même manière, de plusieurs Manuscrits Arabes. Antoine du Verdier mourut le 25