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Le projet prit rapidement corps, et quelques jours plus tard, les textes furent préparés.

Le 7 novembre, le comte Welszeck apporta à M. Georges Bonnet l’adhésion du gouvernement du Reich. Les conditions de la signature de l’accord furent aussitôt envisagées, et il fut entendu qu’en raison de son importance, le document serait signé par les ministres des Affaires étrangères des deux pays, soit à Paris, soit à Berlin.

Dès le lendemain de la conversation Hitler-François-Poncet, M. G. Bonnet avait mis le gouvernement de Londres au courant du projet, par l’intermédiaire de sir Eric Phipps, et le 7 novembre, le ministre français des Affaires étrangères informa le cabinet de Londres de l’adhésion du gouvernement du Reich.

Dans les milieux français autorisés, on souligne que les négociations ont été menées sans difficultés, dans une atmosphère de clarté et de loyauté entière de part et d’autre.

Le document contient une reconnaissance des frontières existantes, et l’engagement de la part des deux pays, de procéder à des consultations mutuelles en cas de litige, sous réserve toutefois des relations particulières avec les tierces puissances.

LE DÎNER DE MARDI
AU QUAI D’ORSAY

Mardi soir, un brillant dîner a été offert, au Quai d’Orsay, par le ministre des affaires étrangères et M. G. Bonnet, en l’honneur de M. et Mme von Ribbentrop.

Parmi les personnalités présentes, on remarquait notamment :

Du côté allemand : L’ambassadeur du Reich et la comtesse von Welczeck ; le docteur Gaus, chef du service juridique du ministère des affaires étrangères ; le docteur Wiehl, directeur des affaires commerciales du ministère des affaires étrangères ; M. Aschmann, chef de la presse ; le baron von Dornberg, ministre plénipotentiaire, chef du protocole, etc.

Du côté français : Les ministres de la justice, de l’intérieur, des finances, de l’air, des travaux publics et du commerce ; MM. Caillaux, Charles Dumont, Henri Bérenger, Mistler, le baron de La Grange, sénateur, et la baronne de La Grange ; la duchesse de la Rochefoucauld ; la marquise de Crussol ; M. Villey, préfet de la Seine, et Mme Villey ; M. Langeron, préfet de police ; M. Siegfried, membre de l’Institut, etc.

Après le dîner du Quai-d’Orsay, M. et Mme von Ribbentrop ont regagné l’hôtel Crillon, où ils sont arrivés à 22 h. 25.

L’ambassadeur d’Allemagne et la comtesse von Welczeck, qui les avaient accompagnés, prenaient bientôt congé pour rejoindre l’ambassade.