Page:La Cosaque; Le Roman de Minuit (IA dli.granth.72055).pdf/9

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
3
LA COSAQUE

l’axiome d’opéra-comique : « Chez les montagnards écossais… »

Dans cette statistique puérile et honnête, quel sera cependant le signe de la Parisienne ? Il y avait autrefois un trait nettement dessiné, une phrase toute faite, qui parlait d’un pied mignon, effleurant, les pointes du pavé sans jamais toucher la boue. C’était ici la vertu typique de la Parisienne. Mais d’abord il n’y a plus de pointes aux paves de Paris, qui sont uniformément camus ; en second lieu, madame Saqui elle-même, cette Parisienne qui sautait par-dessus les tours de Notre-Dame, au temps de Chodruc-Duclos, ne pourrait effleurer le macadam sans y noyer ses genoux.

Reste la coquetterie qu’on attribuait volontiers aux Parisiennes ; mais toutes les femmes sont coquettes, et partout. Reste le bon goût ; mais on en regorge à Pézénas. Reste la polka ; mais elle vieillit, achevant son septième tour du monde.

— Moi, dit Colnet, un chroniqueur qui avait de l’esprit, avant la naissance d’Albéric Second, je crois, comme M. Jacotot, que tout est dans tout et le reste dans Télémaque. J’ai vu des Normands qui n’aimaient pas les procès, des Espagnoles blondes ; j’ai bu à Bordeaux du bordeaux qui faisait trembler ; j’ai été poursuivi en justice pour n’avoir pu payer la note d’une hospitalité écossaise. Et n’avez-vous point tous connu des Français qui sont grecs de religion dès que la messe du lansquenet sonne ?

— Moi, appuya la marquise, j’ai un notaire qui est poète !