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Il serait intéressant de savoir quelles nouvelles raisons il imaginera dans sa note aux pays alliés et si ces derniers et l’Amérique en particulier en seront satisfaits.

A. N.
(Agence Na-Che-Pao, Pékin, 3 Août 1905.)
c) L’Est-Chinois

Les North China Daily News publient les données reçues par les autorités chinoises sur l’existence d’un complot pour occuper la ligne du chemin de fer Est-Chinois, et chasser les troupes chinoises de la Mandchourie septentrionale. Il paraît que les officiers réactionnaires russes, groupés à Kharbine sous le haut patronage de Semenoff, avaient, il y a quelques mois déjà conclu un accord secret avec les Japonais. On devait former des troupes russes, soi-disant pour garder les lignes de chemins de fer et, au moment de l’évacuation des troupes japonaises, le chemin de fer devait être occupé par les réactionnaires russes.

L’état-major devait être à Kharbine, où se trouvent vingt-quatre généraux de brigade et quarante-huit lieutenants-généraux qui, tous, ont reçu des postes importants dans l’administration des chemins de fer, sans compter plusieurs centaines d’autres officiers, qui y habitent comme simples civils. Quand les Japonais commenceront l’évacuation de la Sibérie, la voie ferrée sera détruite, les ponts sauteront, ce qui pourra servir aux Japonais de prétexte pour maintenir des troupes chargées de garder les voies de communications. On va prétendre que les Chinois sont évidemment incapables d’assurer l’ordre ; si les Chinois se montrent récalcitrants, Semenoff emploiera la force et, de concert avec les Japonais, obligera les troupes chinoises à s’éloigner.

Il paraît que la réalisation de ce plan a déjà commencé. Ainsi, le général Tanaka, chef des troupes japonaises en Orient, a ordonné d’envoyer des troupes de police aux stations du chemin de fer Est-Chinois, avec l’ordre d’occuper si c’était nécessaire le télégraphe du chemin de fer.

L’état-major japonais a reçu l’ordre de prendre des mesures pour préparer le remplacement des Chinois et des cheminots russes par les troupes du génie japonais, et de se tenir au courant de tous les mouvements des troupes chinoises.

Le chef de la garnison japonaise à Tchita a informé les autorités chinoises qu’il a reçu l’ordre d’empêcher par tous les moyens en son pouvoir le désarmement de Semenoff ; au cas de nécessité, il aurait à s’y opposer par la force armée.

(Pour la Russie, 25 Septembre 1920.)

L’Est-Chinois étant — comme le disait un jour le Hocni — d’une « importance vitale pour la politique du Japon en Sibérie et en Chine » il n’y a rien d’étonnant si le contrôle de cette ligne constitue un des buts immédiats de l’activité japonaise en Mandchourie.

Pour s’emparer de cette artère importante dont la possession mettrait la Mandchourie et l’Extrême-Orient russe à la merci du Japon — le commandement nippon ne recule devant rien.