Page:La Corée Libre, numéro 6, octobre 1920.djvu/4

Cette page n’a pas encore été corrigée
— 142 —

Elles feraient, en outre, d’énergiques « préparatifs militaires ».

D’après la presse chinoise un des régiments japonais se trouvant en Corée serait déjà en route pour Tsingtao.

Ainsi en Sibérie, en Mandchourie comme au Chantong — partout le Japon renforce le nombre de ses troupes.

Il y a environ deux mois, le Japan Chronicle parlant de la quantité des forces japonaises stationnant en Sibérie, et en Mandchourie a émis cette opinion qu’il y en avait plus que pendant la guerre russo-japonaise.

Si l’on prend en considération que depuis lors l’envoi de renforts ne discontinuait pas on aura quelque idée sur la grandeur des sacrifices japonais, militaires comme financiers.

Il faut avoir une couche de naïveté pour ne pas voir tout le sérieux des intentions nipponnes.

Nous sommes au moment où se décide le sort de l’Extrême-Orient.

Et dire que les Puissances alliées ou associées restent de simples spectatrices comme si elles ne se rendaient pas compte que ce n’est pas seulement l’avenir de la Sibérie, de la Corée et de la Chine qui est en jeu, mais aussi leurs propres intérêts.

A. N.
(Journal de Pékin, 20 Juillet 1920.)
b) L’occupation de Sakhaline

On croit que le Japon annoncera à l’Amérique et à d’autres puissances qu’il retirera ses troupes de Sakhaline du Nord après l’établissement d’un gouvernement russe légitime et le règlement de la question des réparations concernant l’incident de Nicolaïevsk.

Telle serait, d’après la Kyodo News Agency, le contenu de la réponse japonaise à la note des États-Unis.

En attendant l’établissement de « Gouvernement légitime » le Japon s’empare de toutes les institutions russes et établit sa propre administration d’arbitraire et de terreur.

Postes, Télégraphes, Télégraphie sans fil comme la plupart des entreprises russes privées sont saisies et exploitées par les envahisseurs. Les organes autonomes locaux sont abolis, la population russe emprisonnée ou terrorisée par des expéditions punitives.

Ni liberté de presse, ni celle de réunion, la censure la plus sévère n’admettant même la distribution d’aucun journal russe.

Et ce qui montre encore mieux les intentions nipponnes, c’est que les députés élus au Parlement de Vladivostock n’ont pas été autorisés de se rendre à leur poste et plusieurs d’entre eux sont gardés en prison.

Bref le Japon s’installe dans la province de Sakhaline aussi solidement et s’y conduit avec la même sauvagerie comme dans le cas de la Corée.

Croire qu’il s’en ira volontairement, c’est ignorer son histoire comme la valeur de ses déclarations et de ses engagements solennels.

Pour « maintenir l’indépendance de la Corée » n’a-t-il pas signé, en 1894, un traité d’alliance avec ce pays martyr ?

Quatre ans après, dans un accord reconclu avec la Russie n’a-t-il pas reconnu de nouveau l’entière indépendance de la Corée et ne s’est-il pas engagé à s’abstenir de toute intervention dans ses affaires intérieures ?