Le Traité Secret Germano-Japonais
Nous avons souvent entendu parler d’un traité secret entre l’Allemagne et le Japon, négocié clandestinement vers la fin 1918 ou le commencement 1919. Les bruits ont été démentis par le Japon et, pour certaines raisons les Alliés et les Nations associées en guerre contre les Puissances centrales en ont supprimé les nouvelles autant qu’elles l’ont pu ; elles ont accepté avidement le démenti japonais. Lorsque les agents du gouvernement russe des Soviets annoncèrent l’existence d’une telle entente secrète entre l’Allemagne et le Japon, le monde n’y fit aucune attention.
Grâce à une source digne de foi, nous avons pu obtenir une copie de ce traité secret, dont nous donnons ci-après le texte, supposant qu’il peut être vrai après tout, et qu’il pourrait être un facteur d’une importance vitale dans les affaires futures du monde.
Ce traité fut négocié par un commissaire spécial japonais nommé Oda, et par l’ambassadeur allemand Lutzius, à Stockholm (Suède), au début de 1919, alors que la Conférence de la Paix siégeait à Paris. La convention finale avec une note explicative fut signée par Oda et par Lutzius à Berlin. Lorsque le traité fut présenté au Reichstag allemand pour sa ratification, il fut défendu principalement par l’ancien chancelier Scheidmann, tandis qu’Erzberger y était opposé. Toutes les clauses du traité ne purent être discutées par suite de l’éclatement de la révolution allemande. Nous avons appris de plus, que les initiateurs de ce traité secret du côté japonais étaient le général Tanaka, ministre de la guerre actuel, et le baron Uchida, ministre des Affaires étrangères.
Ce qui est le plus choquant dans cette manœuvre secrète, c’est que le Japon, à ce moment, se posait en allié loyal auprès des Nations qui étaient engagées dans la guerre contre l’Allemagne, et que ses représentants prenaient une part active et prépondérante à la Conférence de la Paix. Si cette traîtrise n’a pas porté de préjudice à la cause des alliés, ce ne fut pas de la faute du Japon. La confusion de la politique allemande et l’opposition de quelques leaders allemands furent les responsables de l’échec des clauses de ce traité. Nous supposons que les hommes d’État britanniques sont au courant du fait, et qu’il en est de même des autorités de Washington ?
Paragraphe premier. — Les Hautes Parties Contractantes s’engagent mutuellement, dès que les conditions politiques mondiales le permettront, d’aider la troisième partie, la Russie, afin d’obtenir sous leur direction le
