INFORMATIONS
I. — LES JAPONAIS EN SIBÉRIE
Il devient de plus en plus clair que le retrait des troupes japonaises de la région du Zabaïkal ne peut être considéré autrement que comme le regroupement des forces nipponnes et non comme l’abandon par le gouvernement de Tokio d’aucun de ses plans ambitieux.
La meilleure preuve c’est que le nombre des troupes japonaises stationnant sur le continent augmente tous les jours et prend des proportions indiquant clairement que Tokio médite un grand coup.
Il y a quelques jours seulement, le général Oï passait en revue les régiments japonais nouvellement débarqués à Vladivostock.
Et voilà que, d’après le Peking Jih Pao, quatre autres régiments sont envoyés directement de Tokio à Nicolaïevsk.
D’autre part deux régiments stationnant en Corée auraient déjà reçu l’ordre de partir pour l’Est Chinois.
Que cette dernière information soit confirmée ou démentie, cela n’empêche que tout indique que nous assistons en ce moment à l’occupation de la ligne mandchourienne par les Japonais.
Le général Pao Kouei king, toukiun du Kirin, dans un télégramme du 16 courant, informe le gouvernement de l’arrivée des troupes japonaises à Harbine et à la station Mandchouria.
D’après le consul japonais, ces troupes ne viennent que pour « protéger les contingents japonais se retirant de la Transbaïkalie. »
Si récemment le Japon envoyait des troupes pour la soi-disant protection de ses résidents, maintenant il en envoie pour la protection de ses braves soldats.
Le prétexte est vraiment ingénieux.
La Sibérie et la Mandchourie n’absorbent cependant pas l’attention de Tokio au point de lui faire oublier le Chantong ni la Chine en général.
« Le Toukiun et le Shentchang du Chantong informent le Gouvernement que les autorités japonaises de Tsingtao profitant des événements de Pékin font tout leur possible pour encourager les bandes de toufei[1] et provoquer des troubles.
- ↑ Bandes de pillards.
