21 Demandes du Japon à la Chine en 1915, et nous devons également nous souvenir du fait que des accords secrets ont été conclus durant les mois de janvier et de février 1917, entre l’Angleterre et le Japon, entre le Japon et les autres puissances alliées européennes, et qui furent le principal obstacle au réglement convenable de la question du Chan-Tong à la Table de Paix du Congrès de Versailles. Maintenant que nous sommes supposés nous lancer dans une ère nouvelle de justice internationale, particulièrement à l’égard des nations plus faibles et des peuples opprimés, les déclarations de M. Lloyd George, en tête de notre article, doivent trouver un grand écho de bienvenue.
Les États-Unis d’Amérique ne sont jamais intervenus en Extrême-Asie d’une manière tyrannique. Ils ont constamment eu l’intention d’entretenir de bonnes et amicales relations commerciales, et dans maintes circonstances, ils ont essayé de maintenir la justice internationale, tels : la politique de la Porte Ouverte de M. John Hays en Chine, aussi bien que sa ferme attitude contre le partage de ce pays en 1900, ajouté aux protestations de l’Amérique lors des 21 demandes du Japon en 1915 et aux conseils amicaux qu’ils donnèrent à la Chine de se joindre aux Alliés dans le litige européen. C’est toujours avec une profonde gratitude que l’on se souvient de ces faits.
Cependant, à quelques reprises, la politique orientale de l’Amérique fut trop opportuniste afin de ne pas gêner les intérêts des autres Puissances en Asie, en particulier vis-à-vis du Japon. Cela fut très manifeste dans le cas de l’acquiescement tacite de l’Amérique lors de la subjugation illégale et au moyen de la force de la Corée par le Japon. Pour sauver les convenances dans maintes circonstances, les Etats-Unis, aussi bien que les Puissances européennes, ont poursuivi une politique strictement du laissez-faire en Chine et en Sibérie où une réelle assistance d’amitié et de coopération eut été plus avantageuse à tout point de vue. Ceci est particulièrement apparent dans le retrait de l’Amérique du sextuple consortium financier en 1912-13 et depuis dans de nombreuses autres entreprises financières des Puissances en Asie. Le retrait des forces américaines de la Sibérie, a également contribué plus ou moins au présent dilemme sibérien.
Ce que nous venons de dire n’est nullement une critique, et nous n’avons aucunement l’intention de blâmer l’Angleterre ou l’Amérique pour les difficultés devant lesquelles se trouvent présentement les peuples de l’Asie-Orientale. Nous voulons simplement présenter au public les faits tels qu’ils sont dans l’état actuel de la situation en Extrême-Orient, avec l’espoir que les deux grandes puissances qui sont pratiquement responsables, moralement et matériellement, de l’amélioration actuelle des intérêts de ce monde, feront franchement face à la situation.
Laissant de côté toute question de principe altruiste, les problèmes de l’Extrême-Asie concernent directement les intérêts propres de l’Angleterre et de l’Amérique. Notre présente étude voudrait démontrer la nécessité d’investigation plus précise et de décision immédiate quant aux moyens à être employés par les nations en question ; non seulement pour maintenir l’idéal commun de l’Angleterre et de l’Amérique « qui se trouve au fond de leur vie sociale, politique et religieuse », mais aussi pour la nécessité essentielle