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La Situation de l’Extrême-Orient


Le premier ministre d’Angleterre, M. Lloyd George, dans une lettre récemment adressée au Rév. J. Morgan Gibbon, disait :

« L’avenir dépend largement de la coopération de toutes les démocraties de l’Occident dans l’œuvre gigantesque de reconstruction du monde sur de meilleures bases que celles qui se sont effondrées en ruines durant la grande guerre. C’est plus spécialement sur nos deux pays que cette responsabilité repose parce qu’ils possèdent actuellement, à un certain degré, l’énergie, la richesse, et comme je le crois, l’idéal nécessaire à la constitution d’un monde nouveau et meilleur.

« La Grande-Bretagne et l’Amérique seront capables, malgré une propagande hostile et d’éloignement, de coopérer dans cette œuvre, je le crois également, parce que les idéaux qui forment le fond de leur vie sociale, politique et religieuse, sont fondamentalement les mêmes ».

Nous sommes tous d’accord sur le réel de cette déclaration du Premier Ministre britannique, et l’on peut en déduire que, pour « la constitution d’un monde nouveau et meilleur » ou bien, pour « l’œuvre gigantesque de reconstruction du Monde, » M. Lloyd George ne devrait pas s’en tenir simplement à la reconstruction de l’Europe et à la solution pacifique des problèmes européens, mais aussi, s’intéresser au maintien de la paix et au développement normal du continent asiatique et dans les mers du Pacifique, particulièrement en Asie-Orientale. Cela serait parfait si cette idée pouvait être réellement mise en pratique aujourd’hui par les grands hommes d’État de l’Angleterre et de l’Amérique, qui sont, non seulement responsables du réajustement des grandes perturbations économiques et politiques de l’Europe entière, aussi bien que du règlement du désordre et du chaos de l’Europe Centrale que de la Russie et du proche Orient, mais qui ont aussi une main dans la destinée de plus de 500 millions d’individus en Asie-Orientale. Cependant, jusqu’à présent, ni une telle « coopération », ni les « idéaux nécessaires à la constitution d’un monde nouveau et meilleur » n’ont été réellement mis à exécution.

Politique d’autrefois.

Jusqu’à cette récente guerre mondiale, la conquête et l’expansion territoriale, sur une grande échelle, étaient l’ambition des Nations. L’Angleterre même s’agrandissait encore en continuant l’exécution de son programme colonial ; son but était de maintenir sa puissance maritime et son prestige commercial à travers le monde. Pour cette raison, nous pouvons dire que sa politique en Asie-Orientale ne fut pas toujours guidée par des principes d’Altruisme. La conséquence fut que les Nations plus faibles ont été constamment les victimes d’un tel programme d’expansion de la part des puissances plus fortes. Il suffit de rappeler seulement un ou deux de ces actes pour démontrer les nombreux cas similaires où les nations les plus petites ou les plus faibles ont toujours pâti du crime d’être petites ou faibles.