L’ACTION CORÉENNE
I. — Le voyage des Parlementaires Américains en Corée
Comme nos lecteurs ont pu s’en rendre compte, le soi-disant complot Coréen contre les Parlementaires Américains n’était qu’une manœuvre grossière des Japonais pour éloigner les Congressistes de tout contact avec les Coréens. Malheureusement pour les Nippons, la vérité éclate toujours tôt ou tard ; ici, elle se fit jour immédiatement. Les événements vont avec une rapidité vertigineuse et déconcertante pour les Nippons qui n’en peuvent mais !
La police nipponne, ayant eu vent que les Coréens voulaient faire appel aux Congressistes au moment de leur voyage en Corée, s’attaqua brutalement et maladroitement, comme toute police qui prend des mesures répressives contre la liberté, aux organisations patriotes coréennes, ce qui ne fit qu’augmenter l’effervescence et attirer plus encore l’attention sur le mouvement coréen vers l’indépendance.
Dès le 20 septembre, les arrestations se multiplièrent (New-York Herald, 21 septembre. — Le Temps, 22 septembre. — Chicago Tribune 22 septembre. Ces arrestations ne s’opérèrent pas sans fracas et de nombreuses rixes entre la police et la population éclatèrent de toute part, principalement à Gensan et à Ping-Yang.
« Tokio, 27 septembre. — Un télégramme de Séoul annonce qu’une foule d’environ un millier de Coréens a saccagé à Gensan, dans la nuit du 23 septembre, les bureaux de poste, de police, les banques et d’autres édifices. Deux émeutiers ont été tués, deux autres blessés et un assez grand nombre ont été arrêtés ».
Voulant faire pression sur l’esprit public, le gouverneur général nippon ordonnait en même temps la reprise du Procès des Conspirateurs coréens impliqués dans l’affaire de la « Proclamation de l’Indépendance » du 1er Mars 1919.
L’amiral Saïto pour la prétendue sauvegarde des Parlementaires Américains faisait garder leur lieu de résidence par cinq bataillons, et augmenter toutes les patrouilles chargées de nettoyer les rues de tout attroupement.
Mais le gouverneur nippon n’avait pas prévu qu’en cours de route, les Parlementaires recevraient des pétitions coréennes à Pékin et en Mandchourie.
Les Japonais invoquèrent également le choléra qui sévit en ce moment en Corée pour détourner les Américains.
