Page:La Corée Libre, numéro 6, octobre 1920.djvu/18

Cette page n’a pas encore été corrigée
— 154 —

Le professeur accuse les militaristes japonais d’avoir, par leur politique agressive et impérialiste, mis la nation dans une telle situation, que, même en Angleterre et en Francs, il existe un sentiment de défiance très marqué vis-à-vis du Japon.

IV. — DÉCLARATION DU MARQUIS OKOUMA

À l’occasion du passage des parlementaires américains à Tokio, le Comte Okouma leur fit une déclaration qui souleva un tollé général dans la presse des Etats-Unis :

« Le Japon ne demande que d’avoir les mains libres en Corée et en Chine. »

Tokio, 5 septembre. — Le Marquis Okouma, un des plus vieux hommes d’Etat du Japon, recevant les membres du Congrès Américain au Sunshine Club, leur demande, dans son discours : « Qu’il soit laissé au Japon les mains libres en Corée et en Chine, où ses intentions n’étaient dirigées qu’en vue de l’amélioration des conditions de ces pays.

« Depuis près de 60 ans, je travaille en vue de l’unification des civilisations de l’Est et de l’Ouest, sans y avoir réussi, je suis convaincu de sa réalisation dans un temps prochain ». « La question de l’immigration soulève de grosses difficultés, mais, continue le Marquis Okouma, je suis convaincu d’une solution amicale, ayant foi en l’intelligence des législateurs américains ». Il fit ressortir que le Japon avait consenti à l’annexion des Îles Hawaï et à l’occupation des Îles Philippines par les Etats-Unis, acceptant l’explication que c’était pour le grand bénéfice des populations en cause. Similairement, ajouta-t-il, l’Amérique doit reconnaître les bonnes intentions du Japon en Corée, en Chine et en Sibérie !

Nous avons pu nous rendre compte de ce que pouvait être « les mains libres » du Japon depuis vingt-cinq ans qu’il agit ainsi sur le Continent asiatique ; depuis dix ans qu’il a annexé la Corée. Les Japonais ont, en effet, les mains libres en Chine, au Chan-Tong, en Mandchourie, en Mongolie, en Sibérie. Ils cherchent à les obtenir dans le Pacifique. Que l’on y prenne bien garde : Les mains libres du Japon, c’est le danger de l’avenir, du très proche avenir !

V. — L’INDÉPENDANCE DES ÎLES PHILIPPINES ET LE JAPON

Les membres du Congrès Américain qui viennent de parcourir l’Extrême-Orient se sont parfaitement rendu compte des dangers que faisait courir l’impérialisme japonais au reste du monde.

Ils ont pu voir le danger de laisser les Philippins livrés à eux-mêmes et sans défense contre la convoitise nipponne sur leurs Îles. Les Philippins eux- mêmes, qui représentent près de 10 millions d’individus, en comprenant les petites îles avoisinantes de l’Archipel, ont la crainte du danger japonais.