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rables qualités et de grandes capacités. Il critique l’ancien gouvernement Coréen, les vieilles institutions et finit par encenser « la sage politique d’Ito ». Il accuse : « la Corée d’avoir, par sa faiblesse, plongé deux fois le Japon dans la guerre et qu’elle se décida, il y a dix ans, pour l’union et « l’assimilation bénévole » ? Il donne comme exemple d’assimilation les Îles Liou-Kiou. Ce Mr. Smith ne paraît décidément pas être un aigle de psychologie ou de science !

Mais hélas pour le Japon et pour le Rév. Smith ! la Corée est restée la Corée. « les Coréens veulent rester Coréens » !

« Après dix années de procès plusieurs points se sont éclaircis Le coréen ne veut pas devenir un japonais et c’est une tache impossible de l’en faire devenir un. Sa propre conscience et la conscience de sa race n’ont jamais été plus fortes en 300 ans, qu’elles le sont aujourd’hui ».

Ça c’est une conclusion !

Le Japon a tout essayé pour faire des Coréens « des sujets loyaux de l’Empire de nom et de fait », il n’a pas réussi, remarque tristement Harron Smith, malgré « qu’il soit intéressant de constater qu’il y a 900 ans la Corée fut l’éducatrice du Japon et a contribué précieusement à sa civilisation ».

Aussi prudemment le Rév. Frederik Harron Smith termine sa brochure en nous déclarant : « Ce que le futur nous amènera, nul ne peut le dire » ! « Si l’administration japonaise est bonne et juste, sans répression et accorde le développement graduel d’un Home-Rule, le Japon recevra la sanction du monde et sans doute la grande majorité des Coréens seront fiers de faire partie de l’Empire et ils pourront trouver vie, liberté et bonheur sous le drapeau du Soleil-Levant ».

Mais répétons-le, le Coréen veut rester Coréen, il ne désire pas entonner le « Kimi gayo » en sujet loyal, soumis et docile du Nippon über alles !

S. T. F.