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IV. — Les libertés japonaises en Corée

Tokio, 20 juillet 1920. — Le Japon est le pays où les journalistes doivent marcher droit sans quoi les autorités japonaises se chargent de les redresser.

Les restrictions de la presse sur la publication des nouvelles de toutes sortes sont tellement nombreuses qu’il faut une rude mémoire pour se les rappeler toutes. Il n’y en a actuellement pas moins de trente-huit principales en vigueur, sans compter les restrictions spéciales des autorités de la police et de la justice sur les affaires criminelles, etc…

Sur ces trente-huit restrictions, dix-sept se réfèrent aux nouvelles de Corée !

(New-York Evening Sun, 5 août 1920.)
D’après l’Associated Press.

Tokio, juillet 1920. — Comme suite à la liberté de la presse en Corée, promise par le gouvernement Japonais dans ce pays, une dépêche de Séoul à l’Asahi dit que le To-A-Nippo (Le journal d’Extrême-Orient) vient d’être suspendu à la suite d’articles « antinationalistes », c’est-à-dire « anti-japonais ». L’Asahi dit que le gouverneur général pense que l’attitude commune du journal contre l’administration est trop « répréhensible » pour être tolérée. Le journal ajoute qu’il y a une tendance parmi les journaux coréens à publier des articles que les autorités voudraient supprimer.

La promesse du nouveau gouvernement était d’accorder la liberté de la presse autant qu’elle n’irait pas à l’encontre des lois et de l’ordre.

Tokio, 31 juillet 1920. — La Ligue Coréenne récemment organisée vient de recevoir l’ordre de se dissoudre, selon une dépêche de l’Asahi-Shimbum du 31 juillet. Cinq des chefs de cette organisation ont été arrêtés sous l’inculpation d’excitation du peuple vers le mouvement d’indépendance.

(New-York Times, 1er août 1920.)

Séoul, Corée, 28 juillet 1920 (retardée). — Les conférences faites par les étudiants coréens de retour du Japon, qui avaient été tolérées en vue de contribuer à l’éducation de leurs compatriotes, viennent d’être interdites par les autorités japonaises alléguant que les conférenciers violaient leur convention de ne pas parler de l’indépendance Coréenne.

(New-York Tribune, 5 août 1920.)

IV. — Une manœuvre japonaise
Le prétendu complot coréen contre les membres du Parlement américain visitant la Corée

Le gouvernement japonais, inquiet de la visite projetée par les membres du Parlement des Etats-Unis en Corée a tout tenté pour éviter les contacts entre les parlementaires américains et la population coréenne.

La population et les Notables coréens de Séoul se préparaient à faire une réception grandiose et à fêter les Américains, mais le gouvernement de Tokio, ne désirant pas que ces touristes officiels puissent se rendre compte par eux-mêmes de la situation et de l’état d’esprit des populations coréennes, a imaginé de suite : « Un complot contre les membres du Congrès ». Il a très adroitement et systématiquement fait parvenir des télégrammes aux Etats-Unis et en