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Durant une semaine entière, j’ai pénétré dans toutes les classes de la société coréenne, cherchant une réponse à cette question. Je crois qu’elle peut se résumer en cette simple phrase le peuple coréen tout entier soutient la révolution et il ne sera jamais absolument satisfait avec ce qui ne serait pas son entière indépendance.

J’ai entendu raconter cette histoire touchante d’un petit Coréen d’une école primaire qui, couché le soir dans son lit, criait en rêvant : « Mansei ! Mansei ! » Son petit cœur était tellement rempli de cette lutte pour l’indépendance qu’il en rêvait en criant ces paroles magiques. — Une petite fille de huit ans, revenant de l’école tenait dans sa menotte un petit drapeau coréen. Trois ou quatre Coréens plus âgés l’avertirent du danger qu’elle courrait si la police japonaise l’apercevait : « Que m’importe, réplique-t-elle, je travaille pour l’Indépendance ! »

Il en est ainsi dans tout ce pays en pleine résurrection, et la situation du Japon est sans issue.

Le Japon apprend trop tard pour lui, ce que d’autres pays plus sages ont connu il y a une génération, que la colonisation militaire ne peut jamais être ni paisible… ni heureuse ou couronnée de succès.

Frazier Hunt,
(Correspondant du Chicago-Tribune, Paris).
Le Procès des Patriotes Coréens

Du Japan Weekly Chronicle.

On mande de la Séoul Press, que l’Instruction de l’affaire Sonpyongheui et de ses 46 partisans, qui déclarèrent l’Indépendance de la Corée le 1er mars 1919, dirigée depuis ce moment par la Chambre criminelle de la Cour suprême sous la présidence du juge Watanabé vient d’être close le 22 mai dernier et renvoyée au Tribunal de district.

Son et ses amis furent accusés par le Tribunal de District de Séoul de fomentation révolutionnaire et le cas fut transmis à la Cour suprême pour instruction. Ils furent reconnus coupables par la Cour suprême non pour le crime de rebellion comme en avait conclu le Tribunal de District, mais sous le chef d’accusation de violation des lois de l’ordre et de la paix publics, de violation pour ingérence dans les affaires publiques de la Corée et de violation se référant à certaines clauses du code criminel. L’affaire fut donc renvoyée au Tribunal de Séoul pour plus ample instruction.

À Suwon, le patriote Kim-Hvenmuk et 27 autres furent arrêtés également ;

An-Ponghia et 70 de ses camarades furent jetés en prison pour révolte à Suan ;

Choi-Yunsik et 127 Coréens furent aussi incarcérés à Ansong ;

Yun Sangtai et 29 amis à Taiku.

Ces 257 patriotes coréens qui luttèrent pour l’indépendance de la patrie viennent d’être jugés et emprisonnés comme de vulgaires assassins ou malfaiteurs par les tribunaux de districts japonais.