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grande partie de leur temps, n’en ayant pas besoin. Il n’y aura guère, par conséquent, dans l’avenir, de gros changements sur ce point. »

En matière d’enseignement, le baron Saïto reconnaît qu’il y eut des fautes commises dans le passé, et qu’il a l’intention d’y remédier sérieusement, afin de le mettre au pas du progrès de ce temps et satisfaire les Coréens. Les livres seront révisés dans ce but et les livres de classe traitant de nouveaux sujets paraîtront bientôt. Il parla aussi de l’égalité en matière d’enseignement pour les écoles japonaises et coréennes.

« Dans les écoles primaires, il est impossible d’avoir une parfaite égalité de programme, m’explique-t-il, parce que les enfants coréens ont à étudier la langue coréenne à côté du japonais, et ceci leur demande un surcroît de travail ; dans les autres matières, il y aura égalité complète entre les enfants Coréens et Japonais. Dans les écoles moyennes, le programme doit être autant que possible le même que celui des écoles japonaises, afin que les deux catégories d’élèves puissent également aborder les hautes études au Japon. »

À la question d’une plus grande liberté à accorder aux écoles privées, le Gouverneur me fait savoir qu’il n’a pas encore de plan établi de modification, mais il pense qu’autant que l’organisation d’une école privée se trouve à l’unisson de l’organisation des écoles publiques, il sera possible de leur donner plus de liberté qu’auparavant.

Que veut dire ce « plus » ? Là est tout l’important pour les écoles privées, plus spécialement pour les institutions des missions. Sous l’empire des règlements actuels, elles devront cesser tout enseignement de la Bible dans un délai de cinq ans, malgré que ces écoles soient entièrement à la charge des Missions ; elles ne peuvent modifier leur organisation, elles ne peuvent employer certains livres de classes reconnus pourtant comme les meilleurs de l’enseignement ; elles ne peuvent pas enseigner l’Histoire ou les Sciences politiques ou toute autre matière courante en dehors de celles tolérées la propagande japonaise ; elles ne peuvent pas non plus, engager des professeurs ou même des répétiteurs sans la permission du Gouvernement.

Tels sont les obstacles qu’il faudrait détruire, si ces écoles veulent accomplir leur tâche pour laquelle des hommes et des femmes ont dévoué leur vie à la Corée !

Ayant terminé sur les questions de détail de l’éducation, le baron Saïto me fit une déclaration sur 1’ensemble de la politique éducationnelle du Gouvernement :

« Nous allons faire des réformes radicales dans le système des écoles, et notre Bureau de l’Éducation est en train d’établir un projet sur de nouvelles bases. Ce projet, une fois complété, sera soumis à une commission spécialement réunie à cet effet, en vue d’investigations et de discussions. Lorsque cette Commission en aura délibéré, le projet sera envoyé au Gouvernement Impérial de Tokio, et promulgué comme Ordonnance Impériale. Cela demandera un temps assez long, et nous ne pouvons attendre. Il y a des points que nous désirons changer immédiatement, et qui peuvent être exécutés par le Gouvernement général lui-même, sans avoir besoin de consulter le Gouvernement de la Métropole. Par exemple, jusqu’à présent, dans les écoles pour Coréens, il était consacré un certain temps à des travaux manuels, afin d’encourager l’industrie et de transformer les vieilles méthodes