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sont entrés dans la ville, après une entente avec le gouvernement provisoire. Mais leur premier soin fut de désarmer les troupes russes et de s’emparer des édifices de l’État. En réalité la ville est entre leurs mains.

Ils avancent maintenant dans la région d’Ussuri, bombardent Novo-Nikolaïevsk et poursuivent leur marche.

VIOLENTS COMBATS À KHABAROVSK

Londres, 16 avril. — On câble de Tokio :

De violents combats se sont déroulés à Khabarovsk (Est de la Sibérie) entre Russes et Japonais. Un détachement de soldats russes s’est rendu et a été désarmé, toutefois la majorité des Russes a combattu farouchement. Les Japonais ont eu 327 tués et ont fait 1.500 prisonniers. Le nombre de tués du côté russe s’élève à 400.

À la suite d’une grève des opérateurs télégraphistes, les communications avec Vladivostok ont été interrompues.

(L’Humanité, 18 avril 1920.)
LA SITUATION À VLADIVOSTOK

Vladivostok, 19 avril. — La situation à Vladivostok est normale depuis le début de l’occupation japonaise. Les Japonais ont également occupé le chemin de fer et plusieurs centres importants en deçà de l’Amour.

De nombreux combats ont eu lieu, particulièrement vers Nikolsk et Khabarovsk, où les pertes japonaises et russes se chiffrent par centaines. Les Russes préparent la guerre de guerillas. De nombreux Coréens anti-japonais ont été arrêtés.

(La Lanterne, 20 avril 1920.)

Les bruits répandus sur l’évacuation complète de la Sibérie par les Japonais sont dénués de fondement. D’après les renseignements de Vladivostok, le gouvernement de Tokio aurait décidé de restreindre sa sphère d’action en Sibérie, en occupant par contre plus solidement le territoire conservé. Le chef de la mission diplomatique à Vladivostok, Matzoudaira, a aussi déclaré ne rien savoir de l’évacuation de la Sibérie par les troupes japonaises. Un officier supérieur japonais a déclaré à Tchita que les Japonais maintiendraient l’ordre dans cette ville et ne toléreraient aucune manifestation politique. Les troupes japonaises sont prêtes à réprimer par la force toute tentative de désordre.

(La Cause Commune, 24 avril 1920.)
LE JAPON ATTAQUE LA RUSSIE

Le gouvernement de Tokio, qui veut cacher au monde l’abominable agression dont il vient de se rendre coupable vis-à-vis de la Russie, envoie de nombreuses dépêches officieuses en Occident, qui déforment cyniquement les faits.

Il ose prétendre que les troupes japonaises ont été attaquées, que les Russes avaient préparé un complot. Il agite naturellement aux yeux des Alliés l’éternel spectre bolchevik !

Or, le fait est que Vladivostok n’est pas aux mains des bolcheviks, mais d’un gouvernement socialiste-révolutionnaire, présidé par Medviediev, gouvernement qui a rallié tous les partis sans exception à sa politique.

Notre confrère Pour la Russie vient, d’ailleurs, de nous communiquer la dépêche suivante datée de Vladivostok, 18 avril, où l’on trouvera le récit véridique des événements :

Dans la province maritime, le gouvernement provisoire des Zemstvos comprenait des représentants de toutes les classes de la population russe depuis les propriétaires jusqu’aux bolcheviks. Grâce à l’esprit de concilia-